Discours – Commémorations de l’abolition de l’esclavage – EFAPO

Mesdames et Messieurs les élus,

Madame la Présidente, très chère Awa,

Mesdames et messieurs les responsables associatifs

Mesdames et Messieurs,

 

« Nulles terre française ne peut plus porter d’esclaves » : une phrase qui permit un sursaut des consciences pour l’émancipation des esclaves dans toutes les colonies de la République.

Se souvenir est un devoir. Se souvenir que l’Humanité dans son Histoire la plus ancienne, a connu l’esclavage, confère à notre rendez-vous, une dimension particulière.

Aussi loin que nos mémoires le retiennent : dès l’Antiquité, l’on réserve le statut d’esclaves aux prisonniers de guerre ; au Moyen Age, l’esclavage est un usage des Vénitiens à l’égard des arabes. Jusqu’au 16ème siècle se développe et s’organise le commerce de femmes et d’hommes venus d’Afrique pour le compte des européens.

Nous évoquons en ce mois des mémoires le souvenir de ces peuples opprimés par d’autres, privés de la possibilité de s’exprimer, de se mouvoir, de vivre librement. Cela nous engage en nos consciences de regarder notre Histoire sans ambages et avec sincérité.

Il faut attendre la nuit du 4 aout 1789 pendant laquelle l’assemblée constituante abolit tous les privilèges, pour que naisse l’espoir d’émancipation de tous les Hommes.

L’indépendance et les libertés devenues possibles, au mois d’octobre 1790, une première rébellion éclate dans la partie française de Saint Domingue, appelée Haïti aujourd’hui. L’Histoire retient des noms : Vincent Ogé ; Jean-Baptiste Chavannes ; Toussaint Louverture.

La République prend alors conscience que les échanges commerciaux d’êtres humains sont atroces, humiliants, et contraires à tout principe. En 1794, la République abolit une première fois l’esclavage et proclame « la liberté universelle ».

Son rétablissement en 1802 par Napoléon Bonaparte. Pour que de trop nombreuses années après, le 27 avril 1848, le décret d’abolition de l’esclavage soit adopté. Les termes de ce décret, lourd de sens, témoigne de l’ampleur des souffrances portées par les peuples « l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine. Il est une violation flagrante du dogme républicain : liberté, égalité, fraternité.

En cette année 2021, qui marque le vingtième anniversaire de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage et la traite comme crime contre l’Humanité, nous devons garder à l’esprit que cette lutte pour l’universalisme restera tristement d’actualité tant que certains obscurantismes continueront à le dévoyer. La notion d’égalité en Droits de tous les Hommes est le ciment qui doit toutes et tous nous unir.

Avec ces mots d’Aimé Cesaire, je voudrais conclure :

« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »

Je vous remercie.